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Crasseries
3 mai 2011

Bzzt Bzzt?


Et la vérité, mon amour, c’est que chaque minute, chaque minute égrenée loi de toi semblent s’affaisser comme un soufflé trop cuit. Et si, si, c’est diablement romantique. Comme une Raiponce vaine, une de ces princesses qui n’ont de ce titre que les habits surannés et le verbiage propre et dentelé. J’évolue dans une cage de vide, dans une cage amère de blanc aux meubles rares et noirs comme de la suie. Le plus dur est de penser que la porte est sans verrou, que j’en possède la clef, mais que je ne peux m’y soustraire sans entrainer de complexes conséquences. Partir, et le château de cartes des principes s’écroule. L’interdiction est de fumée, et pourtant une vitre à laquelle je colle mon nez.

Je n’aime pas les transports en communs, sans livres pour occuper mes yeux. Ils me fascinent avec douleur, font défiler paysages et pans de vie que je ne peux saisir- un soupir, et déjà les roues s’activent, s’activent vers le prochaine étage. Vers le centre grouillant qui habite mon vide. A chaque gare, je perds un peu de ce que je laisse là-bas, griffe la laque souriante qui empoisse mes traits. Paris, mon amour, c’est un peu de brutalité, un peu de toi, beaucoup de vie, beaucoup de nuit. On ne l’on s’aime que la nuit à Paris.


La vérité, celle toute nue, celle qui montre ces cicatrices et rit la gorge ouverte, la langue pendante, les yeux révulsés, je vais la mettre sous clef, allongée dans la soie d’une cassette, et la cultiver comme la cigüe, la chérir et la frapper, comme c’est vain, de la frapper, elle qui hurle déjà.


Je crève de jalousie. Je me consume, m’épanche de larmes immondes qui salent la chair de mes joues, cette chair sale d’infirme, d’immonde adolescente au corps grossier. Et, oui, mon amour, je t’adore un peu plus dans cette lutte pour garder tout cette bile en moi, et ton image grandit, et elle se pare d’aspérités, d’une texture, d’un parfum qu’il me semble j’aimerais toujours. Elle, cette figure aux cheveux sombres, piquetées d’anneaux aux lèvres, cette petite femme que j’aime parfois comme une sœur, il me semble dans un accès de délire que je pourrais même, oh, non, ce n’est rien en soi, mais je pourrais, l’injurier.


La parer maladroitement de mots immondes, reliés par du froid et des accents haineux. C’est aisé, oui, commun pour d’autres. Il en ressort dans mes rêves qu’une horreur morbide. Je rêve ta perte, mon amour, je rêve du sourire de l’autre posé sur tes lèvres, qui me somme d’un geste languissant de vous laisser seuls vous accomplir. Et ce cri qui naît sur mes lèvre ne résonne pas, et mes bras si faibles que, je voudrais détruisant cette inopportune, flottent comme des apanages de ma basse faiblesse.

Crasse.
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